"La terre africaine est tout sauf une terre d'angoisse et de résignation. Elle est une terre d'optimisme et de volontarisme" selon Emmanuel Macron parlant de sa prochaine visite dans 4 pays africains

Président Français,
Emmanuel Macron


Lors de son Discours a l’occasion de la conférence de presse sur le partenariat avec l’Afrique à Paris, le lundi 27 février 202, le Président de la République française Emmanuel Macron a évoquer des sujets centraux en rapport avec le nouveau type de partenariat qu'il entends mettre en place dans une optique qui s'adapte aux réalités actuelles dans un monde qui voit l'Afrique devenir un terrain de compétition et des défis divers. 


Face à une jeunesse africaine de plus en plus exigeante quant aux questions liées aux partenariats eu égards aux bouleversements qui caracterisent les rélations internationales considerant la place qu'occupe l'Afrique dans ce contexte, le Président français a choisi la voie d'une attitude differente de celle d'avant, donnant lieu à un effort de " faire preuve d'une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain, face à une situation sans précédent dans l'histoire : traiter en même temps, et dans l'urgence, une somme de défis vertigineux. Défis sécuritaire, climatique, aux défis démographiques avec la jeunesse qui arrive et à laquelle il faut offrir, proposer, un avenir pour chacun des Etats africains" a déclaré Emmanuel Macron.

Le Président Macron a présenté dans des propos clairs et sans équivoque le sens de ce déplacement dans les pays africains programmé cours de cette tournée africaine, des efforts français à conduire dans les 4 années à venir notamment; assumer les intérêts, les promouvoir, mettre en place des liens humains plus forts au cœur de ce partenariat, renforcer le lien avec les sociétés civiles et bâtir ensemble un agenda sur les questions climatiques, d'éducation et de santé qui sont bonnes pour tous. Des liens économiques, scientifiques, universitaires, culturels, sportifs. 

" Il y a un peu moins de six ans, en novembre 2017, dans un amphitfhéâtre de l'université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou, j'avais débuté mon discours en citant les mots de Thomas Sankara et en annonçant qu'il n'y avait plus de politique africaine de la France. Ces mots sont toujours d'actualité. Mais ils ne sont certainement plus suffisants face aux bouleversements et aux transformations profondes que nous avons vécu ces dernières années. Le temps passé sur le continent africain est irremplaçable. J'y ai effectué dix-sept déplacements, été accueilli dans vingt-et-un pays. Du Shrine de Lagos aux églises de Lalibela, sans compter les multiples entretiens menés avec nos partenaires africains à Paris et à travers le monde. Je n'en retirerai aucune considération générale, car une réalité unique africaine n'existe que dans bon nombre de schémas simplificateurs. J'en retirerai une seule exigence, celle de faire preuve d'une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain." a ajouté Macron.

En effet selon les propos d'Emmanuel Macron il y a une nouvelle volonté française pour l'Afrique, de Consolider des Etats et des administrations, investir massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, la formation, la transition énergétique. Tout cela, en étant confronté davantage que d’autres à la pression du changement climatique et de ses effets, à l’offensive du terrorisme, aux chocs économiques, sanitaires et géopolitiques. "Je crois pouvoir dire qu’aucune région au monde n’a été soumise à cette obligation de résultat en l’espace d’une à deux générations comme le continent africain l’est aujourd’hui. C'est pour cette raison qu'à quelques jours de ce déplacement, à nouveau sur le continent africain, j'ai jugé que la priorité n'était pas de faire un nouveau discours sur le sol africain mais d'essayer, de la manière la plus claire, de défendre ce que nous y faisons et la cohérence de notre action et de renforcer aussi cette envie d'Afrique en France. C'est pourquoi beaucoup de chefs d'entreprises, de scientifiques, d'artistes et de sportifs sont aussi présents aujourd'hui. Nous devons en effet collectivement prendre la mesure des défis qui sont si proches de nous, non pas pour nous projeter dans des prédictions apocalyptiques ou dans des paniques anxiogènes. J'ai pu parfois le constater à chacun de mes déplacements, la terre africaine est tout sauf une terre d'angoisse et de résignation. Elle est une terre d'optimisme et de volontarisme. Cette proximité, cette énergie, doivent nous inspirer et nous inciter à réaliser la force de notre atout d'être les voisins de l'Afrique et de compter encore parmi les pays qui ont un lien unique, humain, existentiel avec ce continent, ce qui est une chance. Nous avons un destin lié avec le continent africain. Si nous savons saisir cette chance, nous avons l'opportunité de nous arrimer au continent qui, progressivement, sera aussi l'un des marchés économiques les plus jeunes et dynamiques du monde et qui sera l'un des grands foyers de la croissance mondiale dans les décennies qui viennent. Mais aussi parce que notre jeunesse écoute aujourd'hui une musique congolaise, nigériane, ivoirienne, créée et produite sur le continent africain. Et parce que ce n'est que la préfiguration d'une puissance culturelle, économique, scientifique, politique, africaine, qui va continuer de se déployer. Notre croissance économique aussi, et nous Européens, nos échanges, nos emplois vont dépendre, de plus en plus, de l'Afrique. Ce n'est ni une bonne, ni une mauvaise nouvelle, c'est un fait. Et tout dépendra de ce que nous en faisons. C'est pourquoi je suis convaincu que le moment est venu de faire un choix et de savoir quel rapport nous voulons entretenir avec les pays africains. Et au fond, quand j’essaie de suivre l'actualité, ce qui m'arrive, et de lire la qualification du moment que nous sommes en train de vivre, qui est très clairement un entre deux parce que nous héritons de beaucoup de difficultés historiques et nous sommes dans un moment de transition sans avoir pleinement réalisé, je vais y revenir, le début de la transition commencée." a souligné Macron. 

Cet élan nouveau n'est pas celui d'une lutte achanée dans un mental competitif, qui est la prémière voie, une compétition considéreé par le Président Macron comme anachronique et c'est le piège qui consisterait à répondre à l'injonction de puissance ou à l'appel de démonstrations de force. 

Le Président Macron l'a illustré avec des propos évocateurs d'une critique recurrente faite à la France à l'égard de son action et de sa présence dans le continent africain, tout en exprimant sa détérmination à ne pas se laisser le sacrifice de des militaires français être à nouveau entaché du même amalgame et en aucun cas, laisser se reproduire cette situation où par un engrenage de déresponsabilisation et de substitution, la France devient le bouc émissaire idéal. 

 "Regardez, certains arrivent avec leur armée ou leurs mercenaires ici et là. Plongez-y, vous Français, c'est là que vous êtes attendus, c'est le rôle qui est le vôtre. Allez faire la compétition avec eux, vous êtes attendus là. Je ne le crois pas. C'est le confort des grilles de lecture du passé, mesurant notre influence au nombre de nos opérations militaires ; ou nous satisfaire de liens privilégiés et exclusifs avec des dirigeants ou considérer que des marchés économiques nous reviennent de droit parce que nous étions là avant ; ou jouer des coudes pour nous placer seul au centre du jeu. Ce temps-là a vécu. Ma conviction, c'est que cette voie est désormais une impasse. Ceux qui la prônent sont plutôt les tenants d'une nostalgie et c'est précisément celle avec laquelle nous avons voulu rompre dès 2017, mais sans avoir encore tous les moyens d'en solder le passif. C'est la chronique de notre dernière décennie d'engagement au Mali, au prix du sacrifice ultime. Nos soldats y ont, aux côtés des militaires maliens et des armées africaines, remporté des victoires contre les groupes terroristes. Et je veux ici rendre hommage à la mémoire de nos soldats, de nos blessés, comme de ceux qui sont tombés là-bas. Cela a été et restera une immense fierté partagée avec les Alliés qui nous ont rejoint. Mais ce n’était pas le rôle de nos soldats. Ce n’était pas le rôle de la France d’apporter seule des réponses politiques qui devaient prendre le relai de la réponse militaire. Nous avons pourtant, malgré nous, assumé une responsabilité exorbitante. Cela nous vaut aujourd’hui d’être l’objet par amalgame du rejet qui frappe une classe politique malienne qui a échoué à redresser son pays et c’est ce piège qui pourrait, si nous n’y prenons pas garde se reproduire ailleurs."

Cette voie est un cap, c'est l'agenda fixé à Ouagadougou en 2017 tenu par la France qui a tenu ces engagements en regardant son passé en face, au Rwanda, en Algérie, au Cameroun, avec une commission franco-camerounaise qui va débuter ses travaux, en réformant le franc CFA, en se retirant de la gouvernance de la zone UMOA et en faisant la démonstration que cette monnaie est bien une monnaie africaine qui pourra, si les gouvernements de la CEDEAO le souhaitent, préfigurer une monnaie unique qui prendra un autre nom. 

Cap tenu face à la pandémie du Covid-19, l'excellence scientifique africaine : celle du Centre de crise africain, celle de l'Institut Pasteur de Dakar et celle de l'Institut national de recherche biologique du professeur MUYEMBE, mais en développant aussi des centres de production de vaccins, lancé notamment en Afrique du Sud et dans plusieurs autres pays. Engagements tenus en matière sportive en bâtissant des partenariats nouveaux pour déployer, former des sportifs sur le continent africain et déployer des infrastructures sportives en continuant de le faire et de l’accélérer du football au judo en passant par le basket et tant d’autres sports a en croire aux propos du chef de l'Etat français.

Engagements tenu en accélérant grâce à la ténacité N'Goné FALL et à la saison Africa 2020 le changement de regard de la France sur le continent africain y compris dans nos écoles et nos manuels scolaires. Nous allons poursuivre ce mouvement de reconnexion avec la création contemporaine africaine dans toutes ses composantes. En France, ce sera la mission de la future maison des mondes africains qui organisera à l’automne prochain un forum sur les industries culturelles et créatives africaines. Sur le continent africain, ce sera le rôle de nos instituts culturels, de notre réseau de coopération, de nos alliances françaises, de redevenir le creuset de cette intimité franco-africaine et de ce changement de regard. 

"Nos instituts doivent-être les lieux où tout le monde vient et où l'on prend tous les risques. Ce sont d'ailleurs les lieux où commence le rayonnement d'un Fela KUTI ou, puisque nous serons à Kinshasa dans quelques jours, d’un Papa WEMBA ou encore d’un peintre moqué, qui ont connu leur premier succès et leur première reconnaissance. C'est la force de ce réseau et c'est celle que nous voulons continuer d'avoir. Nous avons aussi tenu les engagements de Ouagadougou en procédant, grâce à l'éclairage intellectuel de Bénédicte SAVOY et Felwine SARR et au travail des équipes du Quai-Branly, à la restitution au Bénin des œuvres du trésor d'Abomey. Nous irons plus loin puisqu'une loi-cadre sera proposée dans les prochaines semaines par la ministre de la Culture à notre Parlement. " a dit Macron.

Et de poursuivre avec des faits et des promesses fermes, à l'image du soutien à l'entrepeuriat africain avec l'initiative Choose Africa et MEET Africa 2, "Nous avons aussi, durant ces années, soutenu l'entrepreneuriat africain en y consacrant plus de 3 milliards d'euros entre 2019 et 2022 au travers de l'initiative Choose Africa. Nous allons amplifier cet effort en ciblant davantage les entrepreneurs français et africains qui sont confrontés au risque et qui n'arrivent pas à accéder au crédit ou au capital de quelques centaines de milliers d'euros qui débloqueraient leur situation. C'est précisément l'objectif de MEET Africa 2 — je sais que plusieurs qui ont été sélectionnés sont ici présents — qui permet d'accompagner celles et ceux qui ont des projets plus risqués. Et ce sera le rôle aussi de notre Banque Publique d'Investissement et de l'Agence Française de Développement de porter ensemble un nouveau programme, Choose Africa 2, qui sera dédié à cet effort et qui, en particulier en matière de culture, de sport, d'agriculture et de digital, reprenant tout ce que nousavons fait avec Digital Africa ces dernières années, démultipliera les opportunités. Nous dérisquerons davantage les investissements français en Afrique avec ces mécanismes et nous accélérerons la croissance des petites entreprises africaines qui sont à la frontière entre l'économie formelle et informelle. Et sur le modèle de ce que le Sénégal a réussi, et comme nous avons commencé à le faire dans plusieurs pays africains, cette initiative sera également un levier pour appuyer une véritable politique d'innovation avec tous les pays volontaires."

Le Président Emmanuel macron a mis en lumière les progrès accomplis ces dernières années aboutissant à poser les bases d'un axe euro-africain qui s'est incarné lors du sommet de Bruxelles en février 2022, sous Présidence française dont la base de l'axe euro-africain a conduit à obtenir à Paris en mai 2021, dans le Sommet sur le financement des économies africaines de Paris, le déblocage et le redéploiement des droits de tirage spéciaux au bénéfice de l'Afrique. Avec le lancement de la production de vaccins aussi sur le continent africain, avec l'Afrique du Sud notamment. 

Le déplacement d'Emmanuel Macron intervient selon lui au moment de la clôture d'un cycle de lhistoire française en Afrique et un cycle qui a été marqué, à ses yeux, par deux choses que la France va bousculer. 

Premièrement, marqué par la centralité de la question sécuritaire et militaire et la prééminence du sécuritaire comme cadre. Cette prééminence, le rôle qu'elle a continué d'avoir, a été une ombre portée encore une fois ces dernières années ou un prétexte utilisé par beaucoup de nos opposants ou de celles et ceux qui voulaient pousser leur propre propagande pour dire : “La France est là et n'a qu'un agenda sécuritaire”. L'objectif de cette nouvelle phase dans laquelle nous rentrons, de cette nouvelle ère, est de déployer sous forme partenariale notre présence sécuritaire pour qu'elle s'insère dans ce nouveau partenariat.

Le deuxième grand changement que nous allons faire, c'est passer d'une logique d'aide à une logique d'investissement solidaire et partenariat. A cette condition, en continuant et en amplifiant l'action qui a déjà été lancée, que nous pourrons conjurer cette opposition qui est en train de s'installer entre un Nord supposément occidental et un Sud global qui n'auraient plus de logiciel commun. Je crois profondément que c'est faux et nous devons démontrer le contraire. Nous l'avons démontré par une méthode nouvelle que nous avons là aussi commencée. Le G7 de Biarritz a été préparé avec les pays africains que j'avais invité. 

Pour Macron, le Sommet du 23 juin à Paris, consolidera par une volonté française ce passage de la logique d'aide à celle d'investissement solidaire. Sur le nouveau partenariat Sud-Nord précisément parce que c'est avec l'Afrique, mais aussi avec l'Inde, la Barbade, que nous pourrons inventer un nouveau pacte pour dessiner une nouvelle architecture financière internationale permettant de lutter contre les inégalités, de financer la transition climatique. Et donc, pour lui, le moment inauguré consiste à aller au bout du changement, d'être exigeants avec eux-mêmes et d'accepter de se débarrasser pour de bonde réflexes, d'habitudes et d'un langage qui sont aujourd'hui en quelque sorte notre handicap. D'adopter une posture résolument plus claire de modestie, d'écoute et d'ambition. Au fond, de dire très clairement dans tous ces domaines que l'Afrique n'est pas un pré carré et encore moins un continent auquel les Européens et les Français pourraient dicter un cadre de développement, mais que c'est un continent où il y lieu de bâtir des relations respectueuses, équilibrées, responsables pour lutter ensemble sur des causes communes telles que le climat. 

Pour la réussite de ce modèle de partenariat, Emmanuel Macron a évoqué l'obligation de bâtir un nouveau modèle de partenariat militaire. Le ministre et le CEMA ont commencé des échanges. Une tournée va se poursuivre. Au fond, la logique, c'est que le modèle français ne doit plus être celui de bases militaires telles qu'elles existent aujourd'hui. Demain, à en croire aux propos d'Emmanuel Macron, la présence s'inscrira au sein de bases, d'écoles, d'académies qui seront cogérées, fonctionnant avec des effectifs français qui demeureront, mais à des niveaux moindres et des effectifs africains qui pourront aussi accueillir, si nos partenaires africains le souhaitent et à leurs conditions, d'autres partenaires. 

Conformément aux échanges que jeus ces dernières semaines avec ses homologues, cette transformation débutera dans les prochains mois sur le principe même de la co-construction, avec une diminution visible des effectifs et, de manière concomitante, une montée en puissance de la présence dans ces bases des partenaires africains. Elle suppose que les partenaires africains formulent très clairement leur besoin militaire et sécuritaire, qu’ensuite nous accroissions notre offre de formation, d’accompagnement, d’équipement au meilleur niveau. Et ce partenariat permettra ainsi de bâtir de nouveau modèle d’intimité et d’imbrication entre nos armées qui se traduira par un effort accru de la France en matière, comme je le disais, de formation et d'équipement. 

Deuxièmement, ce nouveau partenariat, cette transformation suppose de changer la manière de faire et de communiquer sur ce que nous déployons, d'abord en étant plus réactif, plus visible et par conséquent plus lisible. "Il faut là-dessus assumer nos échecs, mais il faut aussi assumer mieux notre succès. Et force est de constater que nous avons sans doute un défaut. Nous, Français, nous sommes trop divisés. Et la logique de boutique l'emporte trop souvent sur la logique d'équipe de France. Nous devons agir tous ensemble pour que ce soit visible et pour que la France, quelle que soit l'entité, qu'elle soit administrative ou l'entreprise, apporte des solutions concrètes qui permettent dans un pays, de répondre à un besoin de la jeunesse pour mieux éduquer, pour répondre à des problèmes énergétiques ou de transition climatique, pour répondre à des besoins sportifs, il est clair que ce soit l'équipe de France, qu'il l’ait mise en place."

Parlant de la divion au niveau interne entre les français, Emmanuel Macron a avoué les vérités non avouées "Nous sommes divisés, nous sommes donc trop peu lisibles, pas assez concrets sans doute. Et donc il nous faut dans les prochains temps changer notre méthode, déployer des projets plus concrets, tangibles et surtout là où nos partenaires nous attendent. L'éducation, mais pas simplement en bâtissant des murs, en accroissant notre offre de formation des enseignants et de qualité des enseignants, en bâtissant une offre accrue dans la formation professionnelle, demandes de beaucoup de pays, y compris nombre d’entre eux chez qui nous étions peu présents. Formation professionnelle, santé, climat, égalité femme-homme, soutien à l’entreprenariat, la culture, le numérique. Par cette nouvelle méthode, nous devons simplifier notre offre et être beaucoup plus concret à l’écoute, travailler davantage avec la société civile et apporter une offre qui soit de la meilleure qualité possible, et le faire, avec au fond, deux réflexes nouveaux : descendre dans l’arène, comme nous l’avons fait lors du sommet de Montpellier en revendiquant d’écouter la jeunesse et la société civile africaine, comme la ministre déléguée l’a fait dans ses différentes tournées ces derniers mois, et je l'en remercie. Et ensuite d'embarquer à nos côtés les autres et de jouer à chaque fois que c'est utile en européen ou même en international, ce qui est exactement ce que nous ferons à Libreville dans quelques jours, avec une posture collective. Dès cette année, un premier fonds de 40 millions d'euros sera mis à disposition de nos ambassades dans les pays d'Afrique francophone pour faire la démonstration que nous pouvons faire cette transformation. Et c'est la mission que je donne à nos ambassadrices et ambassadeurs : démontrer que notre partenariat est concret et piloter une communication offensive, au fond, décomplexée mais sans arrogance."

Macron s'est montré prudent quant à la question des rapports avec l'Afrique et de la necessité de la démocratie "On ne prend pas les gens pour des imbéciles. On ne se dit pas « on arrive chez vous parce qu'on va faire le bien chez vous à votre place car vous n'êtes pas capable de savoir ce qui est bon pour vous, de le penser ou de le faire ». Non. On vient défendre nos intérêts et on le fait de manière respectueuse avec les intérêts des pays africains où on se déploie. C'est la logique dans laquelle, d'ailleurs, depuis le début, le Conseil présidentiel pour l'Afrique à chaque fois déployé ses conseils, proposé des mesures et je remercie tous ces membres depuis 2017 pour leur engagement. Notre intérêt, c'est d'abord la démocratie. La France est un pays qui soutient, en Afrique comme ailleurs, la démocratie et la liberté. Un pays qui parle à tout le monde, y compris aux opposants politiques. Un pays qui préfère les institutions solides aux hommes providentiels. Un pays qui considère que les putschs militaires ne seront jamais des alternances démocratiques. Et, comme le rappellent nombre d'intellectuels africains, la démocratie a également une genèse africaine. Aussi, notre rôle n'est pas d'imposer nos valeurs ou de les proclamer, mais de contribuer à ce que des réseaux d'intellectuels et d'acteurs civiques la fassent vivre en s'inspirant des pratiques démocratiques de leur société. Ce sera le rôle de la Fondation sur l'innovation et la démocratie qui a été créée en fin d'année dernière à Johannesburg et qui rayonnera sur tout le continent et je veux, une fois encore, remercier le professeur Achille MBEMBÉ pour son travail, son engagement, ses propositions et tout ce qu'il a d'ores et déjà bâti avec ses équipes, ce qu'il va continuer de faire. Mais c'est exactement cet esprit-là que nous devons poursuivre. Ne pas abandonner ce qui est, pour moi, un intérêt de la France, la démocratie. Mais le faire de manière respectueuse avec ce qu’est l'histoire du continent et surtout les acteurs qui doivent le porter."

L'intérêt de la France c'est évidemment aussi de se donner une nouvelle ambition économique sur le continent africain. "Notre partenariat économique avec le continent africain est, certes, solide, mais nous avons besoin d’être lucides sur notre présence économique sur le continent africain et la manière dont elle est vue. Nous sommes dans une position qui ne va pas dans la bonne direction. Et c'est pour bonne partie de notre faute parce que nous avons trop souvent eu une logique de rente dans notre rapport au continent africain. On a considéré que parce qu'on était la France, même quand on faisait mal, même quand on était plus cher que les autres, même quand les solutions de financement étaient moins bonnes, on allait continuer d'être pris. C'est une terre de compétition maintenant. Alors, certains font la compétition avec d'autres armes - que je récuse - et on se bat contre quand les financements deviennent eux-mêmes des éléments de fragilité des économies. C'est pourquoi on s'est battu pour qu'il y ait un cadre dans le G20. Mais indépendamment de ça, je le dis parce que je l'ai vu, nous avons aujourd'hui encore trop de nos entreprises qui ne produisent pas les travaux de meilleure qualité parce que c'est l'Afrique. Ça ne marchera plus. Et je vous le dis en toute sincérité, je ne défendrai plus les entreprises qui ne sont pas prêtes à se battre. Quand le Président de la République va dans un pays où on reçoit un dirigeant et qu'il a un N-10 à côté de lui, face à un président africain, personne ne peut considérer que c'est une marque de respect. Ce n'est pas pareil quand on va en Allemagne, en Pologne, dans des pays du Golfe, en Chine. L'Afrique est devenue une terre de compétition. Il faut donc qu'on ait un réveil du monde économique français pour se dire « on doit aller s'y battre »." a rappeller le Président Français.

Et d'ajouter la necessité jouer collectif avec nos alliés européens "Notre intérêt, c'est aussi de jouer collectif avec nos alliés européens et de positionner l'Europe comme le partenaire de référence sur les grands sujets de défense et de sécurité. Convaincre les partenaires africains d'adopter des standards auxquels nos entreprises peuvent travailler et produire des infrastructures de qualité que nous souhaitons promouvoir dans le cadre du G20."


Cassien Tribunal Aungane, Editeur

 

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